ELISA Roneo
Trois facteurs de la névrose.
a) Parmi les facteurs qui contribuent à causer les névroses, et qui créent les conditions dans lesquelles les forces psychiques se mesurent les unes aux autres, trois ressortent particulièrement ; un facteur biologique, un facteur phylogénétique, un facteur purement psychologique. Le facteur biologique est l'état de détresse et de dépendance très prolongé du petit d'homme.(...) Ainsi donc le facteur biologique est à l'origine des premieres situations de danger et crée le besoin d’être aimé, qui n'abandonnera plus l’être humain.
Quand au second facteur, au facteur phylogénétique, il est de notre part l'objet d'une simple inférence (...). Nous observons que, chez l'homme, à la différence de la plupart des animaux qui lui sont apparentés, la vie sexuelle ne se développe pas d'un seul tenant, de ses débuts à la maturité, mais connait, après un premier épanouissement qui s'étend jusqu'à la cinquieme année, une énergique interruption, pour reprendre ensuite à la puberté, et renouer avec ses débuts dans 'enfance. Nous pensons qu'il s'est produit, au cours des destins de l’espèce humaine, un événement capital, qui a laissé derriere lui cette interruption du développement sexuel comme sédiment historique. La signification pathogène de ce facteur est due à ce que la plupart des revendications pulsionnelles de cette sexualité infantile sont traités par le moi comme des dangers contre lesquels il se défend, si bien que les motions sexuelles ultérieures de la puberté, qui devraient être conformes aux normes du moi, risquent de succomber à l'attraction qu'exercent leurs prototypes infantiles et de les suivre dans la voie du refoulement. Nous touchons ici l'étiologie la plus directe des névroses. Il est remarquable que le contact précoce que le moi prend avec les exigences de la sexualité exerce sur lui la meme influence que le contact prématuré avec le monde extérieur.
Le troisième facteur, ou facteur psychologique, se trouve dans une imperfection de notre appareil psychique, qui correspond exactement à la différenciation en son sein d'un moi et d'un ca et qui, par conséquent, se rattache aussi, en dernière analyse, à l'influence du monde extérieur. En considération des dangers de la réalité, le moi est contraint à se mettre en position de défense contre certaines motions pulsionnelles du ca, et à les traiter comme des dangers. Mais le moi ne peut se protéger contre les dangers pulsionnels intérieurs de manière aussi efficace que contre un fragment de réalité extérieure. En effet, lié lui-meme intimement au ca, il ne peut se défendre contre le danger pulsionnel qu'en restreignant sa propre organisation et en tolérant la formation de symptômes en contrepartie des dommages qu'il cause à la pulsion. Que la poussée de la pulsion refusée se renouvelle, et le moi se voit entraîné dans toutes les difficultés que nous connaissons sous le nom de souffrances névrotiques.
b) Les 3 névroses, l'hystérie, la névrose obsessionnelle et la paranoia, comportent les memes elements ( la meme étiologie ), c'est à dire des fragments mnémoniques, des impulsions ( dérivant des souvenirs) et des fabulations protectrices. mais l'irruption dans le conscient, les formations de compromis, c'est à dire de symptômes, sont différents chaque cas. Dans l’hystérie, ce sont des souvenirs; dans la névrose obsessionnelle, les pulsions perverses, et dans la paranoia, les fabulations défensives ( fantasmes ) qui, déformés du fait des compromis, s'insinuent jusqu'au comportement habituel.
C) Étiologie des névroses = Disposition par fixation de la libido + événement accidentel (traumatique)
Disposition par fixation de la libido = Constitution sexuelle, événement de la vie préhistorique OU de la vie infantile.